Domotique

Tour d’horizon domotique et établissement du projet

Pourquoi, en 2012, faire construire une maison avec toutes les facettes d’une maison moderne en terme de matériaux, d’isolation ou de volumes et garder un fonctionnement électrique qui n’a pas évolué depuis environ 50 ans ? Dés qu’on parle de domotique, ça fait peur parce qu’on craint de se trouver dépassé devant un système qui fait appel à des connaissances et des techniques qu’on n’a pas ou qu’on maîtrise mal. Mais la domotique n’est pas cela !

Imaginez une maison dans laquelle les systèmes techniques (eau, électricité, chauffage), les systèmes d’éclairage ou le système d’alarme soient dotés d’une certaine « intelligence ». Imaginez que vous puissiez connaître à tout moment et n’importe où, l’état de tous les systèmes (consommation d’eau ou d’électricité / l’état d’ouverture ou de fermeture de vos portes, de vos fenêtres, de vos volets ou de votre portail / l’état de votre éclairage / état de l’alarme d’intrusion). Imaginez que vous puissiez agir sur ces systèmes, soit de façon automatisée (la maison est programmée pour réagir à une détection), soit avec une interface chez vous, ou à distance à partir d’un ordinateur ou d’un smartphone.

Cette capacité de votre maison à communiquer avec son environnement, couplée à l’intelligence du système de gestion vous permet de faire des économies, d’améliorer votre confort, de gagner du temps, de sécuriser votre patrimoine, et même de gagner en autonomie si vous êtes à mobilité réduite. Voilà ce qu’est la domotique : un ensemble de technologies existantes mises à disposition afin d’apporter des fonctions de confort et de contrôle au sein d’un habitat.

Ceci étant dit, associé à mon coté geek et fainéant, la question d’intégrer un système domotique dans la maison ne se pose même pas, elle fait partie intégrante du projet.

Toutes ces actions peuvent être réalisée avec énormément de solutions techniques, toutes différentes et rarement compatibles entre elles. Il reste maintenant à se fixer sur une norme, sur un budget, sur une faisabilité.

Si on regarde de loin, on peut trouver 3 grands principes pour que les équipements communiquent :

  • Courant porteur (X10, InOne de Legrand)
  • Bus de données (MyHome de Legrand, KNX, PLCBUS, 1Wire, xPL)
  • Radio (ZigBee, X2D et X3D de DeltaDore, Z-Wave Alliance, RF, Infrarouge)

Le principal défaut des systèmes à bus de données est le prix. Il faut en effet une double installation électrique : une installation de puissance, câblée en étoile depuis le tableau électrique ; et une installation de commande (le bus) qui fait le tour de tous les points de commande (les interrupteurs) de la maison. Le tarif en kilogrammes de cuivre et en kilomètres de gaines devient vite exorbitant. J’ai laissé cette solution de coté, pourtant très prometteuse en terme d’ouverture et de possibilités.

Les principaux défauts des système à courant porteur sont qu’il n’y a pas de retour d’information sur la bonne exécution de l’ordre envoyé et qu’il y a des collisions dans les ordres. Par contre, c’est une solution éprouvée depuis des années maintenant, et elle est très abordable. Mais de moins en moins utilisés, ces systèmes sont voués à disparaître au profit des systèmes radio ou à bus.

Il ne me reste donc plus qu’une seule famille vers laquelle me tourner : la radio. Le gros inconvénient est bien sûr le risque de transformer sa maison en four à micro-ondes. On n’a pas beaucoup de recul sur l’impact des ondes sur la santé, s’entourer d’ondes dans la maison n’est peut-être pas la meilleure des idées. Par contre, le gros avantage est justement le fait qu’en radio, il n’y a pas de fil. Pas de cuivre supplémentaire ni de gaines à tirer. Le prix est tout de même assez élevé, mais au contraire d’un système à bus de données où il faut tout installer dès le début, on peut étaler les dépenses au fur et à mesure de l’installation, au fil des années.

Reste à choisir un protocole dans la famille des systèmes radio. Dans le domaine grand public, on peut en dénombrer 4 principaux (en éliminant l’infrarouge) : ZigBee, le protocole de X2D DeltaDore, les systèmes RF et l’alliance Z-Wave). Je n’irai pas chercher bien loin, quelques regards sur des boutiques en ligne montrent que les appareils Z-Wave sont les plus répandus et sont soutenus par le plus grand nombre de constructeurs. Les appareils DeltaDore fonctionnent tous à piles (avec une durée de vie de 3 ans, mais bon, quand faut changer les piles, faut démonter les interrupteurs, c’est pas malin…), le protocole X10-RF est mourant et le ZigBee pas vraiment répandu. Le protocole Z-Wave est d’ailleurs un protocole mis au point en commun à travers une alliance de constructeurs, on peut donc espérer une bonne pérennité.

Le gros avantage du système Z-Wave sur les autres systèmes est le principe d’un réseau maillé, chaque élément branché en 230V faisant office de récepteur et d’émetteur si l’ordre ne lui est pas destiné. Ainsi, la porté du signal radio est étendue, et la fiabilité à l’intérieur du réseau est optimale. De plus, le réseau est encrypté, on ne pourra pas commander la lumière chez le voisin (et surtout, il ne pourra pas commander la nôtre).

Voilà pour la première partie de l’établissement du projet domotique dans la maison. Il faut encore choisir le matériel à mettre en place en suivant le protocole Z-Wave, et ils sont nombreux, encore une fois avec chacun leurs avantages et leurs inconvénients. J’en parlerai dans un prochain billet.